Arrivée

Et ce qui devait arriver arriva. Elle était là, assise devant lui, leurs mains entrelacées, les yeux dans les yeux. Il ne savait pas pourquoi, mais il était bien. Le temps s'était arrêté. Le bruit avait laissé la place au silence. Il aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais.
Zephyr ne dit rien. Pas un mot. Il maintenait ce silence. Il se surpris en train de ce laisser aller à quelques caresses avec ses pouces qui effleuraient doucement les mains de sa dulcinée. Quelque chose qu'il n'aurait jamais osé faire en d'autres circonstances, mais là il ne l'avait même pas fait exprès. Son coeur battait la chamade. Jusqu'à ce que....

- Je... Je me demandais... D'où venez-vous ?

Elle avait parlé. Le mettant ainsi au pied du mur. Il ne répondait pas. Préférant ainsi maintenir ce silence qui était d'or. Craignant aussi de ne pas être capable d'enchaîner deux mots à la suite sans bafouiller. Il prit alors une grande inspiration...

- D'où je viens ? Cela n'a aucune importance, la question serait plutôt ou je vais... Et la je vous répondrais, je viens à vous... Vous dont j'ignore encore tout, même le prénom...

Il avait dit ce qu'elle attendait, sans vraiment le savoir... Elle était prête à partir sur le champ avec lui, quel que soit l'endroit où il pourrait la mener. Il lui caressait les mains tendrement, elle fixait son regard. Rien ne pouvait les atteindre.

Elle se rappela qu'elle ne lui avait jamais dit comment elle s'appelait. Elle s'approcha de lui, si prêt que leurs lèvres pouvaient presque se toucher. Elle lui dit alors dans un chuchotement :

- Je suis Maellelian, et ravie de me trouver ici avec vous.

Elle resta ainsi...

- Je suis Maellelian, et ravie de me trouver ici avec vous.

Ces quelques mots résonnèrent dans la tête de Zephyr qui ne pouvait plus compter les battements de son coeur. Il avait une réponse à cette question qui le hantait : Ressentait-elle ce que lui ressentait ? Il en était maintenant convaincu.
Ils n'avaient jamais été si proche l'un de l'autre. Il pouvait sentir son délicieux parfum dans le creux de son cou. Il en savait maintenant suffisamment à son sujet pour savoir que ce serait elle et personne d'autre.

Il pouvait aussi sentir le souffle de sa respiration caresser ses lèvres. Il les dirigea alors vers l'oreille de sa conquête en prenant bien soins d'effleurer les lèvres de celle-ci avec les siennes.

- Maellelian... Je meurs d'envie de vous embrasser... lui chuchota-t-il à son tour dans le creux de l'oreille.

Ils s'étaient levés, écartant ainsi le dernier élément qui séparait leurs deux corps. Zéphyr avait saisi ses hanches afin de l'attirer tout contre lui. Ils ne faisaient plus qu'un. Leur étreinte était sans fin, leur baiser devenait passion, leurs corps s'enflammaient. Ils devaient quitter cet endroit et trouver un lieu ou ils puissent libérer toute la passion qui était encore enfouie en eux. Maellelian recula à peine la tête, juste de quoi pouvoir prononcer quelques mots sans perdre un souffle de son compagnon.

- Je te suivrais, ou que tu ailles, d'ou que tu viennes... Emmène-moi, partons !

Elle se blotti alors contre lui, caressant lentement le tissu de la chemise qui couvrait son torse si puissant. Il ne lui fallait qu'un mot de sa part pour quitter cet endroit qui devenait soudain aussi étouffant qu'un placard. Non pas qu'ils manquaient d'espace, mais juste de l'intimité qu'un couple souhaitait pour se donner entièrement à l'autre.

Ce sera Maellelian qui sera à l'origine de la fin de cet interminable baiser. Ce baiser qu'il aura apprécié jusqu'à la dernière seconde. Ce baiser qu'il aurait voulu ne jamais voir se terminer. Qui aurait pu le convaincre qu'une simple demoiselle pouvait être à l'origine d'autant de plaisir et de bien-être. Il se tenait debout, elle était blottit dans ses bras, il pouvait encore sentir les battements de son coeur combinés à ceux de celle qu'il désirait tant à cet instant.
Le silence s'était installé autour d'eux. Ni l'un, ni l'autre n'osait briser ce silence. Maellelian profitait pleinement de moment privilégié, blottit dans les bras de Zephyr, pendant que celui-ci la serrait tout contre lui en repensant à cette phrase qu'elle lui avait dit.

- Je te suivrais, où que tu ailles, d'ou que tu viennes... Emmène-moi, partons !

Il était entré seul dans cette taverne qu'il avait découverte au hasard sur son chemin. Il avait maintenant une femme dans ses bras, une femme qu'il ne connaissait pas, mais une femme qui avait fait chavirer son coeur. Ils ne se connaissaient ni d'Adam ni d'Eve. Cela ne faisait que quelques heures qu'ils s'étaient rencontrés, mais pourtant leurs destins semblaient déjà tout tracés ensembles. Jamais personne ne lui avait dit une chose pareille. Son coeur fit un bond quand il entendit ces quelques mots. Mais il fut aussitôt rattrapé par sa triste réalité.
Elle paraissait si bien dans les bras de Zephyr que rien ni personne ne semblait pouvoir la perturber, si ce n'est Zephyr lui-même. Cette fois-ci, c'est lui qui brisa son étreinte. Il fit un petit pas en arrière pour créer un espace entre elle et lui. C'était la première fois qu'ils étaient séparés depuis leur baiser. Maellelian leva instinctivement la tête pour pouvoir cerner le regard de Zephyr qui avait changé. Il lui prit ses deux mains qui leva jusqu'au niveau de ses épaules pour pouvoir plaquer les paumes de ses mains contre celles de Maellelian qui ne quittait toujours pas son regard des yeux, leurs doigts entrelacés. Il avait beau les contenir de toutes ses forces, une larme finit par s'échapper de ses yeux et ruissela sur chacune de ses joues. Il embrassa son nouvel amour une dernière fois avant de lui déposer un baiser sur le front.

- Je t'aime... Mais je ne peux pas t'emmener... Je ne suis pas un homme bien... Je ne sais pas pourquoi je suis entrer ici mais... Merci pour m'avoir apporté ce petit moment de bonheur... Merci...

Il ne savait pas mentir. Il aurait voulu lui dire le contraire pour que la séparation soit plus franche et plus rapide. Mais il ne trouva ni la force, ni le courage de lui mentir et de la rendre malheureuse. Une deuxième larme s'écoulait quand il commençait à reculer. Jusqu'à ce que leurs mains ne soient plus que le seul lien qui les réunissait encore...

Maellelian était si bien dans les bras de son chevalier. Mais il recula un peu et lui prit les mains. Elle le regarda et vit ses yeux changer d'expression, un regard si triste qu'elle ne comprit pas ce changement si soudain. Il pleurait... Et il parla :

- Je t'aime... Mais je ne peux pas t'emmener... Je ne suis pas un homme bien... Je ne sais pas pourquoi je suis entré ici mais... Merci pour m'avoir apporté ce petit moment de bonheur... Merci...

Il commença à reculer pour ne garder plus que ses mains dans les siennes. Elle mit du temps avant de se rendre compte qu’il était en train de partir. Avant qu’il ne lâche ses mains, elle resserra son étreinte et se rapprocha de lui. Elle essuya les larmes qui coulaient sur son visage, l’embrassa à son tour à l’endroit même ou ses larmes avaient coulé. Elle fixa son regard, faisant passer dans le sien toute la détermination dont elle était capable.

- Je ne te laisserais pas partir, plus maintenant. Tu dis que tu n’es pas un homme bien ? Peu m’importe… Tu m’aimes ? Alors ne me laisse pas ! Je ne connais pas ton passé, même si j’ai eu le sentiment de te connaître. Si tu attends de moi que je te laisse partir, tu devras alors faire en sorte que je t’oublie, mais ce sera une tâche ardue…

La tristesse dans son regard était toujours présente, elle sentait qu’il avait un passé lourd, qui influençait toujours son présent, mais elle n’était pas prête à le laisser partir. Elle savait qu’il était le seul homme qui croiserait sa route de cette manière, elle ne laisserait pas échapper ce bonheur. Elle aurait voulu qu'il se confie à elle, elle aurait voulu pouvoir le consoler et lui montrer un autre chemin que cette tristesse...

Zephyr regrettait déjà son choix de l'abandonner dans cette taverne alors qu'il profitait des dernières caresses des mains de celle qu'il ne pouvait déjà plus oublier. Des dernières caresses des mains de celle qu'il aimait déjà qui doucement quittaient les siennes.
Rattrape-moi s'il te plait... Ces mots étaient les seuls qu'il avait en tête alors qu'il s'éloignait d'elle. Il était rongé par les actes qu'il avait commis, rongé par ces actes qui l'avait amené à fuir son royaume et à ce retrouver ici. Il aurait tellement voulu que tout son passé n'ait jamais existé. Même si sans ce passé il ne l'aurait sans doute jamais rencontré. Il ne pouvait pas lui imposer ça, il ne voulait pas lui faire subir sa réalité, il ne voulait pas qu'elle sache. Cette formidable rencontre qui l'avait comblé de bonheur l'espace de quelques instants n'aura été pour lui qu'une douleur de plus à cet instant...
Mais l'impensable se produit. Maellelian ne lui laissa même pas le temps de se retourner, elle était déjà replongée dans les bras de celui qui la fuyait.

- Je ne te laisserais pas partir, plus maintenant. Tu dis que tu n’es pas un homme bien ? Peu m’importe… Tu m’aimes ? Alors ne me laisse pas ! Je ne connais pas ton passé, même si j’ai eu le sentiment de te connaître. Si tu attends de moi que je te laisse partir, tu devras alors faire en sorte que je t’oublie, mais ce sera une tâche ardue…

Cette réaction le frappa de plein fouet. Il était prêt à l'abandonner et elle... Et elle retourna dans ses bras... A cet instant il se rendit compte qu'il n'était pas le seul à s'être autant attaché. Il avait fuit... Il avait fuit comme il fuyait son passé.
Elle l'aimait autant voire plus que lui ne l'aimait. Elle était tout bêtement retombée dans ses bras. C'est en voyant le regard de Maellelian, c'est en la voyant revenir vers lui qu'il a découvert ce qu'il ne connaissait pas. Elle était vraiment sincère, il l'aimait et il l'aimera pour ça. Il n'avait plus de vie, il ne pensait qu'à elle. Elle avait trouvé les mots, il était devenu complètement accro. Il voyait déjà l'avenir dans ses bras. Même si il ne savait pas pourquoi. Même si il ne la connaissait pas.
Tout se bousculait dans son esprit, le passé parvenait contre toute la volonté de Zephyr à remonter à la surface. Mais cette fois il ne fuira pas. Cette fois c'est lui qui décidera de son destin, et ce destin sera avec elle. Sa seule réaction fut de l'accepter dans ses bras. Il l'embrassa à son tour, encore et encore, avant de la serrer dans ses bras. Il la serrait fort tout contre lui et lui murmurait dans le creux de l'oreille :

- Pardonne-moi... Pardonne-moi...

- Pardonne-moi... Pardonne-moi...

C'était les mots que Zéphyr ne cessait de prononcer. Elle aurait voulu rester dans ses bras, ainsi blottie tout contre lui, mais elle savait qu'ils ne pourraient pas s'aimer en paix si elle ne faisait rien. Elle leva la tête vers lui, se recula un peu, juste assez pour pouvoir prendre ses mains dans les siennes. Elle sonda son regard à la recherche de la faille qui l'empêchait de se laisser abandonner dans les bras de Maellelian.

- Je n'ai rien à te pardonner, tu n'as commis aucune faute à mes yeux. Si c'est ton passé que je dois pardonner, alors explique moi ou oublie le...

Elle l'attira vers la table ou ils se trouvaient quelques minutes auparavant.

- Je vais nous chercher à boire, nous risquons d'en avoir besoin si ton regard est aussi grave que ce que tu caches dans ton cœur. Si tu pars, je te chercherais et je te trouverais. Attends-moi, s'il te plait...

Elle savait qu'en le laissant seul à cette table, il pouvait prendre la décision de partir, elle savait qu'elle risquait de le perdre à tout jamais. Mais elle savait aussi qu'il avait besoin de ce moment de répits pour décider de leur avenir. Elle se dirigea vers le bar en lui tournant le dos. Elle ne voulait pas le voir partir si telle était son choix.

- Je vais nous chercher à boire, nous risquons d'en avoir besoin si ton regard est aussi grave que ce que tu caches dans ton cœur. Si tu pars, je te chercherais et je te trouverais. Attends-moi, s'il te plait...

Sur ces paroles, elle tourna le dos à Zephyr et se dirigea en direction du bar sans même se retourner. C’était maintenant à son tour d’être confronté à un choix.
Après quelques minutes de réflexion pendant lesquelles il laissait aller ses pensées sur le papier, il se leva sans faire de bruit pour ne pas se faire remarquer ni attirer l’attention de Maellelian. Il savait ce qu’elle espérait mais contre attente et malgré lui, il décida de quitter la taverne et de ce fait, il se priva de la vue de cet amour qui lui tendait les bras. Il déposa avant de partir un petit manuscrit soigneusement enroulé et relié par un ruban rouge qu’il disposa bien en évidence sur la table afin qu’elle ne puisse pas passer à côté. Il lança un dernier regard sur sa dulcinée avant de volontairement fermer la porte derrière lui en la faisant claquer.

Citation :

J'aurais voulu te dire des mots nouveaux
J'aurais voulu t'écrire des lettres à fleur de peau
J'aurais voulu changer le jour la nuit
J'aurais voulu t'offrir le beau temps et la pluie

Voilà donc un mot pour toi
Qui dit oublie-moi
Va-t-en ça vaut mieux
Pour tous les deux
Chacun son chemin
Même s'il est triste
Chacun son chagrin
Adieu l'artiste

Mais je revois la scène
Je suis entré dans la taverne
Tu étais juste là
Juste devant moi
D'un coup j'ai compris
Que dans ma misérable vie
J’étais endormi
Depuis longtemps
J’ai été foudroyé
Par ce tonnerre
Et je suis tombé
Dans ta lumière

Maintenant tu tiens les ficelles de mon destin
Mais où je vais je n'en sais rien


Un homme qui t’aime,
Zephyr

Maellelian entendit la porte de la taverne claquer dans son dos. Elle se retourna vivement et regarda tout de suite en direction de la table qu'elle venait de quitter. Elle n'y vit qu'un parchemin enroulé et entouré d'un ruban rouge. Elle couru vers la table, prit le rouleau et sorti de la taverne. Il était là... Elle s'approcha de lui, lentement, cherchant son regard...

- Je t'avais dit que je n'abandonnerais pas... Dis-moi, raconte-moi ! Tu dis que tu m'aimes ? Alors laisse-moi te voir. Tu fuis pour m'épargner quelles souffrances ?

Elle lui prit la main et l'attira vers un bois près de la taverne. Elle voulait ce face à face, elle et lui, seuls, sans interruption.

- Maintenant parle ou sauve toi ! Mais si tu veux fuir, tu devras le faire en me regardant dans les yeux, en me disant que tu ne m'aimes pas !

Elle n'avait pas lâché sa main, elle n'avait pas quitté ses yeux. Dans son autre main, elle tenait toujours le parchemin qu'elle n'avait pas lu, elle avait peur de se qui se trouvait dedans.

Zephyr avait eu le courage de quitter la taverne, de quitter la femme de sa vie. Peut-on seulement appeler ça du courage ? Il avait encore fuit… Ce courage l’abandonna lorsqu’il s’apprêta à partir une bonne fois pour toute. Il était tout simplement paralysé. Incapable de faire un pas de plus. Il s’était résigné à s’adosser contre le mur de la taverne près de l’entrée. Cette même entrée qu’il avait franchi le cœur vide seulement quelques heures auparavant.

Il ne disait rien. Mais il n’en pensait pas moins. Les larmes qui s’écoulaient le long de ses joues en disaient plus que lui.

- Je t'avais dit que je n'abandonnerais pas... Dis-moi, raconte-moi ! Tu dis que tu m'aimes ? Alors laisse-moi te voir. Tu fuis pour m'épargner quelles souffrances ?

Elle lui prit la main et l'attira vers un bois près de la taverne.

- Maintenant parle ou sauve toi ! Mais si tu veux fuir, tu devras le faire en me regardant dans les yeux, en me disant que tu ne m'aimes pas !

Elle n'avait pas lâché sa main, elle n'avait pas quitté ses yeux.
Il releva la tête pour capter ce regard et lui serra sa main comme elle serrait le sienne.

- J'ai fini par me dire que je ne méritais pas ça, que je n'étais pas là pour ça, que je n'avais rien à dire et que je ne pouvais pas rester là. Tu me parles de nous deux, tu me parles de voir plus loin. Mais tu ne t’imagines pas, malgré tout ce que j’ai fait, du chagrin, je n'en ai pas...

Il posa sa deuxième main sur sa joue puis la caressa avec son pouce, laissant ses larmes couler.

- Je t'aime… Mais tu ne peux pas savoir comment est ma vie. Je ne voudrais pas te décevoir. Tout à l’heure debout sur le comptoir, je n’ai vu que toi. Tu me parles de t'emmener, mais tu sais… Il faudra laisser le passé au passé. Je te promets de ne plus fuir. Reste avec moi…

Sarshier arriva juste derriere Alexisolidis.

-Que se passe t-il mon ami?
Je te voit plutot pensif...

Il lui posa une main amicale sur l'épaule.

Alexisolidis se retourna

Une amie, je crains pour elle mais elle avait l' air si heureuse...

-Hmmm...Si c'est vraiment ton amie,tu devrait faire ce qu'il a de mieux pour elle,meme si
elle est si heureuse...
Tu devrait aller la voir pour lui dire ce que tu veut,du moins c'est ce que je pense...
Elle pourra etre décue par le suite...